samedi 15 mars 2014

Vente et bungalow

J'ai décidé de vendre ma maison. Pour une seule raison : une blonde de Chambly. Pas la bière, mais mon amoureuse, qui est surtout blonde parce qu'elle se teint. Je serais bien resté à Brossard, mais ça l'air que « qui prend femme, prend pays ». Mais assez parlé de ma vie et de ma future émigration, voici pour la maison.

C'est une maison construite juste à temps pour l'expo 67. Mais je n'y étais pas : je suis né en 1980. Elle est vieille, mais chaleureuse, un peu comme ta grand-mère et ses tartes aux pommes. Les planchers craquent à certaines places : ça fait le même bruit qu'une bûche dans un poêle à bois, et ça aussi, c'est chaleureux. Mais même si elle est vieille, ça paraît pas tant puisqu'elle a eu quelques liftings par-ci, par-là, au fils des ans. Rien d'extravagant, j'veux dire, c'est pas la Michèle Richard des habitations. Ça demeure sobre, juste pour dire qu'elle ne tient pas à sa carte de l'âge d'or. Avec un peu de décos et du bon goût (i.e. pas les miens, il paraît), ça peut avoir de la classe, comme quand je porte une cravate pour aller travailler.

Quand je ne vivais pas dedans, dans le temps d'une autre fois, un ancien proprio a fait (ou refait) une salle de bain au sous-sol, avec une grande douche dans laquelle tu ne te sentiras pas coincé avec une jambe dans les airs. C'te gars-là, il a aussi refait la cuisine avec un look plus moderne... celui d'il y a dix ans. Mais au moins ce ne sont pas des armoires en mélamine : c'est en thermoplastique. Moi, j'ai refait le toit à l'automne 2011. En membrane double couche. J'ai prié les trois soirs où le toit n'était pas terminé pour qu'il ne pleuve pas. J'ai auto-exaucé mes prières. La même année, j'ai changé la thermopompe, et l'année d'après, j'me suis gâté en changeant la fournaise aussi. Bref, c'est plate, mais mon budget rénovation, il ne paraît pas vraiment quand tu visites la maison. Je comptais bien refaire la salle de bain du rez-de-chaussée, mais je vais te laisser ça entre les mains. Au moins ce sera à ton goût, même si tu en as peut-être autant que moi.

Le sous-sol est fini. Fini dans le sens de complété, pas dans le sens de « scrap ». Tu pourras y aménager sans problème une salle de cinéma maison, une salle de jeux pour tes jumeaux issus de ton 2e mariage, et il va même te rester encore une grande chambre pour ton adolescente asociale en crise d'identité. Et là, je ne te parle pas encore de la petite pièce pour mettre toutes tes traîneries accumulées des 20 dernières années que tu ne veux (ou ne peux) pas te débarrasser, comme les chandails de laine offerts par ta belle-mère à tous les noëls. Au rez-de-chaussée, étonnamment, il y a une cuisine, une salle à manger et un salon. À ça, s'ajoute ton futur bureau, la chambre de tes jumeaux et la tienne avec accès direct à la salle de bain des années 70 que tu vas rénover.

Mais le plus merveilleux de ta future maison, c'est son emplacement. T'sais, l'endroit où il y a une petite punaise sur Google Maps quand tu y tapes l'adresse, ben juste à côté il y a le terminus Panama, le Mail Champlain, une école primaire, la 132, la 10, Taschereau et tous ses commerces, les ponts Champlain et Victoria, etc. Tout ça dans un rayon d'accès facile à vélo, auto, autobus et même à pieds. Tu déménages ici, et tu seras à 35-40 minutes en transports en commun de ta liberté, celle dont tu profites quand tu vas travailler au centre-ville. Si t'es tanné de ton deux heures de trafic matin et soir, quitte ta Rive-Nord comme je l'ai fait et viens-t'en ici, tu auras du temps pour avoir une vie et en profiter pour rénover ta salle de bain.

Je vais terminer en te disant que la cours est entourée d'immenses haies et d'arbres matures. C'est très intime, parfait pour profiter de la grande terrasse en bois que j'ai reteinte à l'été 2012. Il y a aussi un petit cabanon assez grand pour ta tondeuse et ton « Weed-Eater », et peut-être même un « Big Wheel ». Bref, la maison parfaite et abordable pour toi et ta famille 2.0, et si jamais tu te fais planter là, le sous-sol est assez grand pour avoir un ou deux chambreurs pas dérangeants pour continuer à payer ton hypothèque.

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vendredi 10 janvier 2014

Avant et maintenant

J'ai envie de te dire que je t'aime. Encore. Et encore. J'ai envie de te dire que cette fois, c'est la bonne. Parce qu'avec toi, c'est différent. Vraiment. Tu pourrais penser que c'était la même chose avec toutes les autres auparavant. Que mon discours a déjà été entendu maintes fois par d'autres que toi. C'est vrai. Tu pourrais. Tu pourrais, parce que oui, j'ai déjà été amoureux avant toi. J'ai déjà cru à des « pour toujours » bien avant toi, c'est vrai. J'ai déjà eu des plans et des espoirs pour un avenir sans toi, qui ne se sont jamais réalisés, bien heureusement. Tout ça est bien vrai, malheureusement. J'ai le coeur déviergé, limite ravagé par mes passés amoureux. Au pluriel, tristement. Tu pourrais penser que tu n'es qu'une parmi tant d'autres, une de plus sur ma liste beaucoup trop longue à mon goût. Tu pourrais le penser, je te comprendrais. Tu pourrais, parce que c'est vrai que j'y ai déjà cru, lors de ces temps d'avant. Tu pourrais t'imaginer tout cela, tu pourrais, mais tu aurais tort de le faire, tort de t'en faire, tout simplement.

Avec toi, c'est différent. Vraiment. Malgré que j'aie déjà cru que c'était différent auparavant également. Je l'admet. En fait, ce l'était probablement, différent. Mais cette fois, ce l'est pour d'autres raisons, pour les bonnes définitivement. Cette fois, je n'ai pas besoin de taire les doutes, parce qu'il n'y en a aucun. Aucun nuage gris sur lequel souffler, le temps de me convaincre qu'il finira par se dissiper. Cette fois, mon coeur sourit au diapason de ma raison. Pour une fois, j'accepte mon passé sans aucune hésitation. Parce que mon présent me comble de bonheur, totalement. Et mon présent, c'est toi, de même que tout mon avenir, il va de soi. Je le sais qu'avec toi, c'est différent. Vraiment. J'ai envie que tu le comprennes, entièrement. Tout comme je le comprends moi-même, maintenant, finalement. Parce que je le ressens, juste ici, en-dedans. Parce que lorsque je ferme les yeux, c'est toi que je vois. Toi que je veux. Toi que j'aime tant. Toi. Seulement toi.


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