mardi 28 décembre 2021

Arc-en-ciel et firmament

Quand j'te regarde, il y a l'étoile polaire qui prend congé du firmament pour venir s'installer dans ma pupille. J'te trouve belle, à m'en couper le respire. Mais mon cœur, il me tambourine pas juste la poitrine parce que t'es plus belle qu'un ciel plein de soleil. Non, il me pompe aussi la terre cérébrale, fait que j'ai la tête qui flotte dans les nuages en pensant à toi. Pour ton humour pis toute ton intelligence, pour tout ce qui fait qu'entre nous c'est si facile. Des fois, je dirais même très souvent, j'ai de la misère à réaliser que tu es vraiment dans mes bras, à me susurrer autant d'amour que tu le fais. J'me sens comme sur un trip irréel qui va finir soudainement, parce qu'une utopie, ça ne se peut juste pas. Tu es ma dopamine, mon ocytocine. Un grand bonheur que j'ai trouvé sur le bord d'un fossé, dans mon champ de mines.

Ce que je ressens pour toi, c'est cérébral, mais c'est aussi viscéral, c'est pas mesurable, ni quantifiable, mais c'est plus qu'à peine trop. Je le sais, je l'admet, j'ai un peu de misère à m'contrôler le "je t'aime". Je te le dirais sans cesse en te caressant les hanches, pis même les fesses, sous les couvertures. Parce que je te désire d'amour et d'eau fraîche, mais aussi de courbes et de chair. Quand j'suis avec toi, j'oublie que la vie c'est pas toujours rose, parce qu'avec toi, elle l'est, rose, rose licorne. Parce que tu me fais sentir beau, beau comme un arc-en-ciel, plein de couleurs, pas de noirceur. Ce que je ressens pour toi, c'est d'l'amour que chaque soir j'remplis d'espoirs.

Quand t'es pas là, je pense à toi. Un peu. Beaucoup. Trop. À m'tortuter la patience, à m'crinquer l'impatience. Des fois, j't'en veux un peu de me faire cet effet-là. Tu me rends dysfonctionnel du quotidien. C'est pas de ta faute, je le sais bien. C'est moi qui suis accro à ton sourire, à ton rire, à ta voix. Et aussi au creux de tes reins, pis à tout ce que tu me fais, à tout ce que tu es. Quand t'es pas là et que je pense à toi, la seule chose qui se compte, c'est le temps qui prend trop son temps, celui qui passe pas assez vite avant qu'on se revoit. Quand je pense à toi, à m'en faire oublier tout le reste, ma seule crainte est de me réveiller avant que le reste du firmament vienne m'inonder le fond de la rétine pour accompagner l'étoile polaire dans mes yeux. Parce que ce que je vis avec toi en ce moment, c'est un rêve, un rêve que j'aime d'un sommeil profond. Je t'aime.

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vendredi 10 décembre 2021

Idée et coriandre

J'ai lancé l'idée en l'air, comme ça, qu'elle passe me voir à la maison. Lui offrir un café, et l'impressionner en y faisant un coeur à l'intérieur. Contre toute attente, elle s'est laissée convaincre d'accepter. Oui, contre toute attente, car, en réalité, je n'étais pas vraiment prêt à la recevoir. Mais elle a accepté, et je me suis dépêché de m'y préparer. Je n'allais certainement pas laisser passer cette chance de la voir deux jours plus tôt que prévu pour un chaudron pas lavé.

Elle est arrivée avec, entre les mains, un bouquet de coriandre. Je n'aime pas vraiment la coriandre, elle le sait. Mais elle savait surtout que ça allait me faire sourire. Ça m'a charmé, plus qu'elle ne puisse s'en douter. Et pendant que fiston ronflait dans sa chambre, on a parlé. De sa vie, de ma vie et de celle de Michel. On a ri, elle a souri (et « wow, quel sourit »), et elle est partie. Le temps s'est envolé avec ce bref moment qui m'a confirmé que mon idée lancée en l'air était bonne. Vraiment bonne.

Cette idée a été la prémisse à une deuxième rencontre qui a dépassé toutes mes attentes, toutes mes espérances. Des nouveaux rires, une pelleté de sourires, des clics, beaucoup, beaucoup de clics, quelques claques, de la douceur, de la chaleur, un peu de tout pour que ce soit parfait, plus-que-parfait. D'un parfait à en nourrir trop d'espoirs secrets. C'était d'un Fan. Tas. Tique à m'tuer la patience. Celle que je n'aurai pas d'ici à ce qu'on se revoit, car déjà, je rêve de l'avoir à nouveau dans mes bras.


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dimanche 10 octobre 2021

Crémage et certitude

La première fois qu'on s'est vus, c'était par un samedi d'après-midi. J'avais réussi à la convaincre de me confectionner un gâteau. Un cochon vert pour fiston, celui dans Angry Birds. Je suis allé chez elle, pour l'aider à faire les yeux dans le crémage à la guimauve. Pendant qu'elle s'appliquait, penchée à placer les pupilles, je lui zieutais le décolleté avec les miennes. Et quand elle s'occupait de la couronne, je m'approchais d'elle, plus collant que le crémage, sous prétexte de poser une dent. Quand on a eu fini de finir, je devais partir, on m'attendait pour fêter mon petit avenir. Il allait être content de son gâteau. Et moi aussi j'étais content, mais pour d'autres raisons.

On s'est revus peu après pour une deuxième fois. Sans contrainte de temps cette fois-là. On a jasé sur son divan, en buvant du vin, que j'ai renversé sur ma chemise, et sur son chien. On a mangé des mets chinois, et on a joué à des jeux. Elle a gagné plus souvent que moi, et j'en étais ravi, ravi de perdre, mais non pas sans raison. Plus on parlait, plus je la regardais. Plus je la regardais, plus je voulais de ses lèvres. Alors qu'elle me disais je ne sais plus quoi, je lui ai coupé la parole en l'embrassant. Nos langues se sont racontées à leurs quelques tours des histoires que je ne répéterai pas. Ce fut une soirée de celles qui ne s'oublient pas. De celles qu'on se rappelle, le soir, seul dans son lit. Pour plein de belles raisons.

Depuis cette soirée, j'ai l'impatience qui me martèle les pensées. On a pu se revoir, un bref instant. Un moment qui n'aura pas assez duré pour le goût de mon souvenir. Pour toute l'envie qui me martyrise le désir. Aujourd'hui, j'attends après le temps, pour que le présent passe plus rapidement au futur. Pour qu'une nouvelle occasion de la revoir se présente. Pendant toute cette attente qui me hante les idées, je me crée des scénarios. Je me fais des suppositions, des hypothèses sur un avenir d'incertitudes. Mais parmi les doutes qui parsèment le canevas de notre histoire, je m'Accroche à une certitude, celle où je me convainc, au risque de la faire fuir, qu'elle ressent un peu, pas mal, la même chose à mon égard.


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jeudi 12 août 2021

Terrasse et citronnelle

Lorsque je l'ai vue pour la première fois, elle m'attendait, assise dehors sur sa terrasse. En bois, construite des mains de son père. Elle était là, calme et sereine, en apparence tout au moins. J'arrivais, nerveux et un peu anxieux. Quand je l'ai vue en tournant le coin de son terrain sans clôture, elle était telle que je l'imaginais. Belle à souhait. Belle à me rendre encore plus nerveux que je ne l'étais déjà trop. Je me suis assis en face d'elle, à la lueur d'une chandelle citronnelle, au son des voisins qui riaient leur bonheur dans l'eau de leur piscine. Il faisait chaud, la soirée était belle, paisible.

Elle m'avait invité, pour prendre un verre de vin. Ensemble dans l'intimité de son chez elle. Pas au bar du coin, non, chez elle. Peut-être parce qu'elle n'aime pas trop la bière. Ou simplement parce que je lui inspirais assez confiance pour me partager déjà ce petit bout de sa vie. J'avais hâte de la rencontrer, ce aurait pu être n'importe où que ça ne m'aurait pas dérangé. Mais quand elle m'a proposé chez elle, j'ai accepté, flatté. J'allais la voir, enfin, même si on ne se connaissait que depuis la veille. Nos échanges m'avaient inspirés, donnés confiance, un peu d'espérance, un peu d'attentes, juste assez.

Assis en face d'elle, je l'ai regardée, je l'ai admirée. On a discuté. On a rit. Et on a bu, aussi, le vin de la bouteille. Le temps a défilé, plus rapidement qu'il ne le laissait paraître. Elle m'a raconté des bouts de sa vie, elle a écouté des bouts de la mienne. Et bien que c'était plutôt l'inverse qui se produisait, j'ai quand même essayé de l'impressionner aussi, subtilement à coups de huard sous le nez. On avait du plaisir mais le temps avançait, indifférent à mon envie de rester, encore un peu. Et encore un peu plus. Quand on s'est quittés, je l'ai serrée dans mes bras. Deux fois plutôt qu'une. Je ne voulais plus partir. J'ai eu la chance de l'embrasser. C'était plus que je ne pouvais l'espérer. Tout ça n'était qu'hier seulement, mais je l'admet, depuis, je n'arrête plus de penser à ses lèvres contre les miennes. Et j'espère, oui j'espère, que nos lèvres se colleront à nouveau très bientôt.


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vendredi 26 février 2021

Destruction et désolation

C'est officiel. C'est naturel, c'est une histoire vécue déjà trop souvent. La destruction d'une relation. Mais cette fois, il y a une autre victime dans l'équation : mon fils. Mon petit homme, celui que j'aime plus que tout au monde. Je suis triste, je suis à terre, un tapis pour vos beaux souliers. Je n'arrive pas à traiter la donnée. Ni mentalement, ni physiquement. Je suis étourdis jusque dans le bout du bout de mes doigts. Je suis fort... pour quelques instants seulement. Mon coeur flotte dans ma poitrine comme le Titanic sur l'Atlantique. Quelques sourires seront rescapés, peut-être, cicatrisés à tout jamais par le souvenir de l'épave d'un coeur troué, tout rouillé. 

C'est officiel. Je le savais, j'avais une épée de Damoclès au-dessus de la tête. Mais comment planifier l'avenir avec entrain quand on craint sans arrêt la fin? Comment être heureux au présent du futur lorsqu'on souffre d'anxiété d'anticipation? On évite de monter dans l'échelle pour traverser tout obstacle, de peur de tomber de trop haut quand le barreau cassera. Témoin de tous les signes précurseurs déjà vécus à maintes reprises dans le passé d'une vie d'avant, on est convaincu qu'il cassera. L'épée est tombée, le barreau a cassé. Et ça fait mal. Mal de la voir et la trouver toujours aussi belle, en sachant que ça fait longtemps que ce n'est plus réciproque. Mal qu'elle me regarde avec indifférence alors que je voudrais la prendre encore dans mes bras. Mal de cet échec de plus. Mal pour mon fils et son insouciance brisée. 

C'est officiel. Je navigue, non je dérive, dans les eaux du désespoir, parcourant le ciel des yeux pour une éclaircie. À me demander si j'aurai la force de tenir jusqu'à la berge. Cette berge que je ne peux qu'imaginer déserte comme un village fantôme. Où le vent hurle sa désolation aux virevoltants solitaires. Où est l'arc-en-ciel? Le bleu du ciel? Je dois être fort. Pas pour moi. Pour lui. Le serai-je assez? Pour ne pas me noyer dans ce torrent d'amertume, pour ne pas l'abandonner sur un radeau de fortune face aux vagues de mon âme qui coule? Je suis désemparé face à la vie qui vient. Une vie sans réel choix à laquelle je ne peux échapper. Je pleure pour lui, pour moi, pour nous deux.


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