vendredi 26 février 2021

Destruction et désolation

C'est officiel. C'est naturel, c'est une histoire vécue déjà trop souvent. La destruction d'une relation. Mais cette fois, il y a une autre victime dans l'équation : mon fils. Mon petit homme, celui que j'aime plus que tout au monde. Je suis triste, je suis à terre, un tapis pour vos beaux souliers. Je n'arrive pas à traiter la donnée. Ni mentalement, ni physiquement. Je suis étourdis jusque dans le bout du bout de mes doigts. Je suis fort... pour quelques instants seulement. Mon coeur flotte dans ma poitrine comme le Titanic sur l'Atlantique. Quelques sourires seront rescapés, peut-être, cicatrisés à tout jamais par le souvenir de l'épave d'un coeur troué, tout rouillé. 

C'est officiel. Je le savais, j'avais une épée de Damoclès au-dessus de la tête. Mais comment planifier l'avenir avec entrain quand on craint sans arrêt la fin? Comment être heureux au présent du futur lorsqu'on souffre d'anxiété d'anticipation? On évite de monter dans l'échelle pour traverser tout obstacle, de peur de tomber de trop haut quand le barreau cassera. Témoin de tous les signes précurseurs déjà vécus à maintes reprises dans le passé d'une vie d'avant, on est convaincu qu'il cassera. L'épée est tombée, le barreau a cassé. Et ça fait mal. Mal de la voir et la trouver toujours aussi belle, en sachant que ça fait longtemps que ce n'est plus réciproque. Mal qu'elle me regarde avec indifférence alors que je voudrais la prendre encore dans mes bras. Mal de cet échec de plus. Mal pour mon fils et son insouciance brisée. 

C'est officiel. Je navigue, non je dérive, dans les eaux du désespoir, parcourant le ciel des yeux pour une éclaircie. À me demander si j'aurai la force de tenir jusqu'à la berge. Cette berge que je ne peux qu'imaginer déserte comme un village fantôme. Où le vent hurle sa désolation aux virevoltants solitaires. Où est l'arc-en-ciel? Le bleu du ciel? Je dois être fort. Pas pour moi. Pour lui. Le serai-je assez? Pour ne pas me noyer dans ce torrent d'amertume, pour ne pas l'abandonner sur un radeau de fortune face aux vagues de mon âme qui coule? Je suis désemparé face à la vie qui vient. Une vie sans réel choix à laquelle je ne peux échapper. Je pleure pour lui, pour moi, pour nous deux.


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