lundi 22 avril 2013

Échec et mat

« Saammfuuvoolaa ». C'est moi ça. Incapable d'articuler, trop impressionné. Ça voulait dire « Salut, content de te voir! » ou autre banalité du genre. Mais même les banalités, elles deviennent trop complexes quand je la vois. Quand je lui parle, ou plutôt essaie de lui parler. Oh j'y arrive. À un moment, je prend le contrôle sur ma moiteur. Mon coeur fini par arrêter de faire des jambettes à ma langue. Juste au moment où on se rend compte, ensemble, que je la dévisage. Mais pas du visage. Ça, c'est parce qu'en plus, je suis inapte à la regarder en face. C'est son sourire qui m'impressionne. Et peut-être un peu ses seins aussi.

Je lui raconte tout. Tout ce qui me passe par la tête. Et ce qui passe, c'est un trou noir. J'implose de la conversation, avant de finir par cracher quelques bribes météorologiques. Je suis meilleur pour la dévisager, pour lui regarder le décolleté. Avec quelques coups d'oeil furtifs à son blanc d'yeux. Parce qu'elle regarde ailleurs. « Ouin, ben on se revoit tantôt... », dit-elle, pleine d'intérêt. Du moins, je m'en convainc. J'ai tellement hâte de lui reparler de verglas. C'est d'actualité au printemps. Non, prochain coup, je lui parle d'astronomie. Ça expliquera le trou noir.

« Saammfuuvoolaa ». On oublie l'astronomie. Veux-tu un chocolat ? Peut-être un Coca-Cola ? Crémeuse ou traditionnelle ? Pourquoi, quand j'te parle, j'suis aussi insignifiant ? Pourtant, je suis cultivé, check ma face, rouge comme une tomate de serre, il n'y a pas plus cultivé. Rien à voir avec la honte. Peu importe. Entre deux insignifiances, j'tente de la séduire au risque de m'évanouir. Elle me sourie. Elle me sourie! Me trouve gentil... Échec et mat.

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