lundi 15 avril 2013

Tout et rien

32 ans. Célibataire. Ça me résume assez bien. Des fois, je me dis que je voudrais être quelqu'un d'autre. Quelqu'un dont la vie ne se résume pas à « 32 ans. Célibataire. » Je voudrais être connu. Je voudrais être reconnu. Pour mes mots, tous mes talents. Pour un peu tout ce que je n'ai jamais fait. Pour pas mal tout ce que je ne suis pas. Tout, tout, tout. Parce que je n'ai rien. Du moins, rien qui ne vaille la peine d'être reconnu. Oh bon. J'ai l'air de m’apitoyer sur mon sort. C'est pas vrai. J'ai le droit de rêver, c'est tout.


Rêver d'un monde meilleur. De manière altruiste... Non, pas un monde meilleur, juste mon monde meilleur. Rêver pour moi, de façon purement égoïste. J'ai le droit, je me le donne. Si j'ai un talent, c'est celui-là. Celui de me convaincre que mon égoïsme est désintéressé. Car charité bien ordonnée commence par soi-même. Dit-on. Et je rêve. Un peu trop. Et j'espère. Un peu trop aussi. Et j'attend, vainement, que tout s’enclenche, que tout s'embranche. Que plus rien n'arrête mon rêve. Celui d'être quelqu'un d'autre. D'être un peu meilleur. Juste un peu. Juste assez pour dire meilleur que lui. Et que l'autre, et que pas mal tout le monde finalement.

32 ans. Célibataire. Ça me résume un peu trop. Si j'étais meilleur, ce serait différent. Je serais reconnu, pour tout ce que je ne suis pas. Je ne rêverais plus. Je serais quelqu'un d'autre. Dans ce cas, voudrais-tu de moi ? Car au fond, si je veux être quelqu'un d'autre, c'est un peu pour toi. C'est surtout pour toi. En fait, ce n'est que pour toi. Toi. Tout. Rien d'autre. J'ai le droit de rêver.

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